vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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Des rebelles attaquent une paroisse dans le diocèse catholique de Bunia en RDC et profanent les hosties consacrées

L’église de la paroisse Saint-Jean Capistran du diocèse catholique de Bunia en République démocratique du Congo (RDC) a été profanée le 21 juillet, lorsque des rebelles de la Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO) ont forcé l’accès au bâtiment, vandalisé le tabernacle et détruit des hosties consacrées.

Lors d’une conférence de presse tenue le mardi 22 juillet, le coordinateur de Caritas Bunia a donné des détails sur l’attaque qui a fait au moins 21 morts à Lopa et Nizi, dans la province de l’Ituri.

« L’église, le presbytère et le sanctuaire marial ont été profanés. Le tabernacle a été forcé, l’Eucharistie dispersée sur le sol, et la grotte mariale vandalisée par les rebelles », a déclaré le père Chrysanthe Ngabu Lidja aux journalistes.

Le père Ngabu a ajouté : « Les aubes, chasubles et tous les objets liturgiques ont été jetés par terre. »

Il a qualifié l’attaque du 21 juillet de « grave violation du droit humanitaire international » et de « blessure spirituelle dévastatrice » pour le peuple de Dieu.

Le père Ngabu a précisé que les attaques, menées par des membres de la milice CODECO, ont eu lieu sous le regard passif à la fois des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et d’un contingent proche de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO).

Il a noté que cette violence a suivi une annonce publique alarmante du porte-parole des FARDC, le 19 juillet, confirmant une alliance militaire controversée entre l’armée nationale et la CODECO, une milice responsable de graves violations des droits humains depuis 2017.

« Ce sacrilège a été commis en pleine vue des forces des FARDC et constitue une grave violation tant du droit congolais que des normes humanitaires internationales. Nous n’avons pas encore mesuré le coût psychologique pour les prêtres et la population environnante, mais le dommage spirituel est énorme », a affirmé le prêtre catholique congolais.

Il a souligné que la profanation de l’église et la complicité des forces de l’État violent plusieurs protocoles internationaux.

« Cette attaque constitue également une violation de l’Accord-cadre entre le Saint-Siège et la RDC, qui protège la mission spirituelle et sociale de l’Église dans le pays », a-t-il ajouté.

Le père Ngabu a indiqué que la violence a causé au moins 21 morts civils à Lopa et Nizi, ainsi que le pillage de nombreux commerces, la destruction de biens et la paralysie totale du transport sur la Route Nationale 27.

Il a aussi rapporté que des affrontements simultanés ont eu lieu dans les camps de Mampanzou et Jena, provoquant panique générale et déplacements massifs.

« Ce qui est le plus douloureux, c’est le silence et l’inaction de ceux qui ont pour mission de protéger la population », a dénoncé le coordinateur de Caritas Bunia.

Le père Ngabu a appelé les autorités judiciaires, notamment le procureur de Bougna, à ouvrir une enquête et à traduire en justice les auteurs et leurs complices.

Il a également dénoncé l’alliance des FARDC avec la CODECO, la qualifiant « d’inhumaine et contre-productive ».

« L’état de siège, instauré pour rétablir la paix, a échoué », a-t-il dit, ajoutant : « Aucun gouvernement ne devrait s’allier à une milice connue pour ses atrocités. »

Le coordinateur de Caritas a lancé un appel à toutes les factions, y compris les groupes d’autodéfense, pour qu’ils cessent la violence et entament un dialogue pacifique.

« Arrêtez les tueries. Arrêtez de semer la désolation. Vous êtes frères », a-t-il exhorté.

Le père Ngabu a mis en garde contre la stigmatisation croissante de l’Église catholique, notamment du clergé du diocèse de Bunia, accusé à tort de soutenir les groupes rebelles.

Il a pointé du doigt les émissions incendiaires des médias proches de l’État, qui ont contribué à créer un climat hostile envers l’Église.

« Nous rappelons au public que l’Église catholique n’est pas l’ennemie. L’Église est partenaire de l’État congolais, œuvrant sans relâche pour la dignité humaine, la paix et la réconciliation », a-t-il affirmé.

Alors que les pertes matérielles étaient encore en cours d’évaluation, le père Ngabu a déploré les dommages spirituels et psychologiques causés par cette profanation.

« Il ne s’agit pas seulement de biens pillés. C’est la profanation de l’Eucharistie, le traumatisme des prêtres et des fidèles, et la rupture de la confiance envers les institutions de l’État. Ces blessures ne guériront pas facilement », a-t-il conclu.

Le père Ngabu a appelé à un réveil patriotique chez tous les Congolais, exhortant dirigeants et citoyens à abandonner « les discours de haine, renoncer aux alliances violentes, et œuvrer pour construire une société juste et pacifique ».

(L'histoire continue ci-dessous)

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« Nous sommes faits pour vivre en paix et bâtir un pays plus beau qu’avant. C’est la seule voie possible », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse du 22 juillet.

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